(Agence Ecofin) – Au Soudan du sud, les deux années de guerre civile ont engendré de grosses difficultés au plan de relance de la production pétrolière du plus jeune Etat du continent africain. C’est en substance, ce qui ressort de l’interview accordée à la presse par Dak Duop Bischok, le tout nouveau ministre en charge du pétrole, sur la santé du secteur.
Le pays s’apprête à lancer un programme d’évaluation de l’étendue des réparations qui doivent être faites sur plusieurs installations de production et a besoin de plus de recettes pour pomper plus de pétrole afin d’éviter une crise économique, a expliqué le responsable. « Nous envisageons d’augmenter la production pétrolière afin d’améliorer notre économie. Pour cela, dès la semaine prochaine, nous irons sur les sites pour évaluer les dommages », a-t-il dit.
En effet, l’Etat est au bord de la faillite en raison de la morosité de la production pétrolière. A Juba par exemple, l’inflation fait rage et aurait atteint, selon Bloomberg, plus de 240%. En 2015, le taux de croissance a chuté de 5,3% et la famine sévit dans plusieurs régions. « Il urge donc que l’Etat trouve les fonds pour financer les forces de sécurité gouvernementales, autrement on risque une résurgence des violences », craint le ministre.
La solution viendra du pétrole, principale source de revenus du Soudan du sud. Les conflits ont réduit, d’au moins un tiers, la production pétrolière sud-soudanaise, la faisant passer à environ 160 000 barils par jour. Actuellement, Juba pompe sa production uniquement dans l’Etat du Haut-Nil. Un gouvernement de transition a été formé, fin avril, pour améliorer la gestion économique, renforcer la sécurité, réduire la corruption et éradiquer les violations des droits de l’homme avant les élections qui auront lieu dans les 30 mois à venir.
Le Soudan du sud possède les plus grandes réserves de pétrole de l’Afrique sub-saharienne, après le Nigeria et l’Angola, selon les données de BP. Son brut, à faible teneur en soufre, est prisé par les acheteurs japonais comme un combustible plus propre pour la production d’électricité.
Olivier de Souza