Pour des PME mieux protégées, plus performantes, plus compétitives

Selon les statistiques récentes du PNUD, les PME au Cameroun contribuent à 36% du PIB et représentent 99,2% du tissu national des entreprises. Bien qu’étant importantes, ces PME demeurent fragiles et vulnérables à cause de bon nombre de facteurs qui réduisent leur performance et leur compétitivité, au titre desquels la fiscalité, l’accès au crédit, la concurrence déloyale, et bien d’autres. Partant de ce constat, le GICAM tire la conclusion selon laquelle il n’existe pas d’économie forte sans PME structurées. C’est la raison principale qui a mené à l’organisation de la première édition du forum de la PME Camerounaise qui s’est tenue le 24 octobre 2017 au siège du GICAM sous le thème « Pour des PME mieux protégées, plus performantes, plus compétitives ».

Le forum était articulé autour de trois problématiques :

  • La protection de la PME/PMI camerounaise face aux distorsions de la concurrence nationale et internationale
  • La fiscalité des PME : de la contrainte à la compétitivité
  • Le financement des PME : quelle stratégie gagnante ?

Jérôme MINLEND, PDG de Cac International, est intervenu en tant qu’expert panéliste de la fiscalité des PME.  Il a relevé que les PME croulent sous le poids des impôts d’où l’existence d’un prélèvement global de 57,7%. Il a souligné que les PME sont imposées au droit commun sur la base de leur chiffre d’affaires ce qui occasionne une inadéquation entre leur segmentation et les régimes d’imposition. Il a présenté les limites de la politique fiscale des Centres de Gestion Agréés (CGA) qui ne promeut pas la compétitivité des PME mais plutôt à l’objectif de les faire sortir de l’informel. Concernant les incitations fiscales prévues par la loi du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé au Cameroun, Jérôme MINLEND a relevé la restriction qui pèse sur les PME en raison du montant élevé des investissements et pointé les insuffisances du mécanisme de retenue à la source qui met les PME en situation de crédit structurel, créant ainsi des tensions de trésorerie.

Par la suite, il a formulé des recommandations devant participer à la compétitivité des PME : l’élimination des différences de traitement fiscal entre les PME d’une même catégorie à travers une harmonisation des dispositions du CGI à la segmentation des PME, la réduction des taux de précomptes et d’acomptes des TPE,  l’exonération de TVA des PME relevant de l’impôt libératoire et du simplifié, la mise en place des incitations stratifiées en fonction du chiffre d’affaires des PE et des ME relevant du régime du réel, l’extension du chiffre d’affaires donnant droit à l’éligibilité aux CGA et permettant une large adhésion des PME, la suppression de la retenue à la source, etc.

A travers la voix du GICAM, nous espérons voir nos différentes recommandations faire l’objet d’un aménagement dans les prochaines Lois de finances.

Retrouvez l’intégralité de l’exposé de Jérôme MINLEND.


Bon visionnage !