Mauritanie : le FMI projette une croissance de 4,1% en 2016

(Agence Ecofin) – Le Fonds monétaire international prévoit une reprise de la croissance économique en Mauritanie à hauteur de 4,1% en 2016. C’est l’une des conclusions des consultations effectuées au titre de l’article IV des statuts du FMI, en République Islamique de Mauritanie. « Alors qu’un rebondissement de la croissance du PIB réel à 4,1 % est projeté en 2016 en raison de l’augmentation de la production de minerai de fer, grâce à une nouvelle mine, la croissance du PIB hors industries extractives devrait rester modérée et est projetée à 4 % en 2018 » affirme le FMI.

Par ailleurs, le Fonds estime qu’un rebond des prix du minerai de fer, une expansion des capacités de production d’or et une accélération de l’exploration gazière liée aux découvertes de la société Kosmos, entraîneraient une amélioration des perspectives économiques.

Toutefois, le FMI relève que la faiblesse de l’activité économique, conjuguée à la faiblesse du marché interbancaire et à la forte concentration du portefeuille de dépôt et de crédit, pourrait compromettre la capacité du secteur financier à octroyer le crédit vers le secteur privé, ce qui freinerait les efforts déployés pour diversifier l’économie et consolider la croissance.

A moyen terme, certains facteurs tels que la vulnérabilité à des prix du pétrole plus élevés que prévu et/ou à des prix plus bas pour le minerai de fer ou encore la détérioration de la sécurité régionale, pourraient réduire le potentiel de croissance estime l’institution de Breton Woods.

Dans un tel contexte, le FMI encourage « les autorités à rester vigilantes et à redoubler d’efforts pour mettre la dette publique sur une trajectoire baissière, consolider la stabilité extérieure et redynamiser les réformes structurelles afin de promouvoir la diversification de l’économie et de mieux partager les bienfaits de la croissance ».

En 2015, la croissance de Mauritanie a décéléré pour se situer à environ 2 % en raison de la baisse de l’activité minière et du ralentissement de l’activité dans la construction et la pêche. Ce ralentissement s’est accompagné par une diminution de l’inflation à 0,5 % du fait de la baisse des prix internationaux et de l’appréciation réelle de la monnaie.

Enfin, la dette publique, atteignait 93 % du PIB fin 2015 (incluant une dette passive bilatérale estimée à 20,9 % du PIB à fin 2015), les autorités ayant emprunté pour financer des projets d’investissements prioritaires et renforcer les réserves. Le ratio du service de la dette par rapport aux revenus est demeuré à 10,3 %, étant donné que la dette publique est contractée principalement à des conditions concessionnelles.